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Comment optimiser vos hormones : du SPM à la fertilité

Découvrez comment optimiser vos hormones pour atteindre une santé optimale.

Dr. Stephanie Rubino
Woman suffering from PMS 

Avez-vous des symptômes de SPM, souffrez-vous de fatigue ou prenez-vous constamment du poids ? Il y a de fortes chances que vos hormones soient à blâmer. Les hormones sont des messagers chimiques importants sécrétés dans le sang par les glandes du système endocrinien telles que les ovaires, la thyroïde, le pancréas et les surrénales. 

La croissance et le développement, le métabolisme, les fonctions sexuelles, l’équilibre glycémique, la reproduction et l’humeur sont régulés par les hormones. Les hormones sont constamment en action pour soutenir l’équilibre et la santé.

Les changements hormonaux peuvent affecter tout le monde. Chez les femmes, les changements les plus évidents surviennent à la quarantaine et à la cinquantaine, mais des déséquilibres hormonaux peuvent apparaître plus tôt. Pourquoi ? Des habitudes alimentaires et un mode de vie qui laissent à désirer ainsi que l’exposition accrue aux toxines environnementales sont quelques facteurs à l’origine de l’impact sur la santé des dérangements hormonaux. 

Parmi les effets d’un déséquilibre hormonal figurent la fatigue, la graisse abdominale et la perte de masse musculaire, la difficulté à perdre du poids, la baisse de libido, le syndrome prémenstruel (SPM), l’acné, un cerveau embrouillé, l’anxiété, l’irritabilité, l’insomnie, les envies impérieuses de nourriture, la chute des cheveux et l’infertilité. Lorsque nous prenons des mesures pour maintenir notre équilibre hormonal, nous contribuons à améliorer notre santé et notre qualité de vie. Voici quelques pistes de solutions clés pour optimiser vos hormones sans tarder !

Corrigez la dominance œstrogénique

La dominance œstrogénique est une cause majeure de déséquilibre hormonal. Les œstrogènes sont reconnues comme les principales hormones sexuelles féminines, mais il y a d’autres hormones importantes, dont la progestérone, l’hormone lutéinisante (LH), l’hormone folliculostimulante (FSH) et la testostérone. Les œstrogènes ont des effets notables sur le système reproducteur ainsi que sur la santé des seins, des os, du cerveau et du cœur. 

Malheureusement, nous baignons dans une mer d’œstrogènes qui perturbe notre équilibre hormonal. Cet excès d’œstrogènes est dû à une surproduction d’œstrogènes et à notre exposition aux xéno-œstrogènes. Les xéno-œstrogènes sont des œstrogènes synthétiques présents dans notre environnement, tels que les plastiques et les pesticides abondamment présents dans l’eau et les aliments. Ces œstrogènes « nuisibles » ont une similitude de structure avec l’estradiol et se lient aux récepteurs œstrogéniques, ce qui crée un déséquilibre hormonal en faveur des œstrogènes.

Chez les femmes, l’excès d’œstrogènes par rapport à la progestérone peut entraîner des sautes d’humeur, la chute des cheveux, une libido en berne, un métabolisme au ralenti et l’infertilité, et il est relié à des affections telles que le SOPK, l’endométriose et les troubles de la thyroïde.[1] On peut corriger la dominance œstrogénique en cessant d’utiliser des produits courants qui contiennent des perturbateurs endocriniens et également en soutenant le foie, qui est impliqué dans la transformation des œstrogènes en des formes non nuisibles, ce qui permet leur excrétion du corps.[2]

Essayez de : 

  • Boire une tasse d’eau tiède avec du jus de citron le matin, et régalez-vous d’aliments et d’épices tels que le curcuma, la betterave, l’ail et le pissenlit pour nourrir le foie. 
  • Choisir des fruits et des légumes biologiques (vérifiez la liste des douze fruits et légumes les plus contaminés selon l’Environmental Working Group !). Consommez davantage de protéines à base de plantes, et privilégiez les produits provenant d’animaux de pâturage, biologiques ou nourris uniquement à l’herbe dans la mesure du possible, afin de réduire votre consommation de pesticides. 
  • Privilégiez des suppléments fournissant des ingrédients qui améliorent le métabolisme des œstrogènes comme l’indole-3-carbinol, un composé phytochimique présent dans les crucifères tels que le brocoli, le chou, le chou-fleur et le chou frisé ; vous pouvez également consommer ces légumes au quotidien ! 
  • Limiter votre utilisation de produits plastiques, de produits de soins corporels du commerce et de produits nettoyants qui contiennent des perturbateurs endocriniens comme les bisphénols (BPA et BPS), les phtalates et les parabènes. [3,4] Gardez la nourriture et les boissons dans des récipients en verre, en céramique ou en acier inoxydable, choisissez des produits de soins corporels propres et utilisez le vinaigre, le bicarbonate de soude, le jus de citron et les huiles essentielles pour nettoyer.

Renforcez vos surrénales

Les surrénales produisent diverses hormones qui jouent un rôle crucial pour la santé. On les appelle souvent les « glandes du stress » car elles sont les principaux intervenants dans la réaction aux facteurs de stress de notre vie. Le stress prolongé est régulé par le système hypotalamo-pituito-surrénalien (HPS). 

Lorsque la réponse au stress s’enclenche, l’hypothalamus dans le cerveau envoie des messages à deux autres structures : l’hypophyse et les surrénales. Les glandes surrénales sécrètent du cortisol, la principale hormone du stress du corps qui aide à régulariser la glycémie en période de stress, gère l’inflammation et contrôle le cycle veille-sommeil.

Malheureusement, quand le stress se prolonge et qu’il garde le système HPS en activation constante, des troubles de santé peuvent s’ensuivre. [5] Un déséquilibre du cortisol peut influer sur les autres hormones, notamment la progestérone, la testostérone, la mélatonine et l’insuline et, de ce fait, entraîner des troubles de glycémie, un gain de poids (surtout dans la région abdominale), des déficiences immunitaires, une hypothyroïdie, l’infertilité, la fatigue chronique et des troubles du sommeil.

Nous pouvons renforcer nos glandes surrénales et leur fonctionnement en suivant ces conseils : 

  • Restez bien hydraté et consommez des aliments frais et sains, notamment des protéines, des fruits, des légumes et des « bons gras ». 
  • Ralentissez ! Pensez à respirer et à intégrer des exercices simples dans votre journée. 
  • Couchez-vous avant 22 heures afin d’aider à réguler vos taux de cortisol et de favoriser un sommeil bénéfique. 
  • Obtenez le soutien de suppléments clés tels que le magnésium, la vitamine C, le zinc et les vitamines B. 
  • Discutez avec votre praticien de la santé des bienfaits des plantes adaptogènes comme la rhodiole, l’ashwagandha et le suma, qui se sont avérées efficaces pour abaisser les hormones du stress et améliorer les performances mentales et physiques après des périodes de fatigue.

Équilibrez votre thyroïde 

Des études récentes indiquent qu’un Canadien sur dix souffre d’une affection de la thyroïde. Parmi ceux-ci, pas moins de 50 % l’ignorent. [6] Les hormones thyroïdiennes sont la pédale d’accélération du corps. Elles jouent un rôle crucial pour l’énergie, la perte de poids et un métabolisme sain. 

La glande thyroïde est fortement affectée par le stress et le cortisol. Le cortisol peut faire baisser le taux de TSH, inhiber la conversion de T4 en T3 active et entraîner une hypothyroïdie ou insuffisance thyroïdienne. Les symptômes notés chez les personnes souffrant d’hypothyroïdie sont le manque d’énergie, la prise de poids, l’intolérance au froid, la chute des cheveux, la peau sèche, la constipation, la dépression et l’infertilité. Une évaluation appropriée de la fonction thyroïdienne par un praticien de la santé est indispensable pour déterminer s’il y a lieu de s’inquiéter.

En plus des médicaments généralement prescrits, les mesures suivantes peuvent soutenir la glande thyroïde : 

  • Prendre un supplément de nutriments, tels que l’iode, le fer, le sélénium et le zinc, qui favorisent la production des hormones thyroïdiennes et le fonctionnement de la thyroïde. [7-9]
  • Gérer son stress afin de réduire les taux de cortisol en prenant le temps de se relaxer et en suivant les conseils visant à renforcer les surrénales mentionnés ci-dessus. 
  • Éviter de consommer de grandes quantités de goitrogènes crus (aliments qui nuisent au fonctionnement de la thyroïde), comme le brocoli, le chou frisé, le chou, le chou-fleur et le navet, que vous pouvez toutefois consommer à volonté s’ils sont cuits ! 
  • Éviter les produits chimiques qui perturbent le fonctionnement de la thyroïde. [10]

Soutenez vos intestins 

De nouvelles recherches montrent que la santé des intestins joue un rôle significatif dans la régulation des hormones par le biais de l’estrobolome. L’estrobolome est le microbiote intestinal spécifique qui joue un rôle dans le métabolisme des œstrogènes et l’excrétion des métabolites œstrogéniques. Un estrobolome en mauvais état peut mener à des taux élevés de bêta-glucuronidase, l’enzyme qui peut déconjuguer les œstrogènes en forme active permettant leur réabsorption. [11,12]

De plus, le syndrome de l’intestin perméable, caractérisée par une muqueuse intestinale inflammée et poreuse, peut engendrer de l’inflammation dans tout le corps et avoir des effets sur certains organes spécifiques, notamment la glande thyroïde. L’état de santé des intestins et de l’estrobolome est influencé par le régime alimentaire, l’alcool, le stress et l’usage d’antibiotiques.

Vous pouvez renforcer votre santé intestinale générale en : 

  • Mangeant beaucoup d’aliments entiers, de légumes colorés, de petits fruits et de légumineuses. 
  • Réduisant au minimum votre apport en aliments inflammatoires, tels que le sucre, l’alcool, les produits laitiers, le gluten/blé, les grains, les aliments transformés et les huiles hydrogénées. 
  • Consommant des aliments bénéfiques à la santé des intestins tels que le bouillon d’os, le kéfir, les légumes fermentés, et de bonnes sources de fibres comme les légumes et les graines germées (chia, lin et chanvre). 
  • Prenant un supplément d’enzymes digestives et de probiotiques pour favoriser la guérison des intestins et réduire l’inflammation. 

Vous pouvez faire beaucoup pour optimiser vos hormones. En collaborant avec un praticien de la santé qui sera en mesure d’évaluer correctement votre statut hormonal par des analyses de sang, de salive et/ou d’urine, vous pourrez déterminer la cause de votre déséquilibre hormonal et les meilleurs moyens d’y remédier sans tarder.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Dr. Stephanie Rubino
Dr. Rubino is a licensed Doctor of Naturopathic Medicine.
Références
  1. Patel S, Homaei A, Raju AB, et al. Estrogen: The necessary evil for human health, and ways to tame it. Biomed Pharmacother. 2018; 102:403-11.
  2. Kwa M, Plottel CS, Blaser MJ, et al. The intestinal microbiome and estrogen receptor-positive female breast cancer. J Natl Cancer Inst. 2016; 108(8):djw029.
  3. Thompson RC, Moore CJ, vom Saal FS, et al. Plastics, the environment and human health: current consensus and future trends. Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci. 2009; 364(1526):2153-66.
  4. Eva C, Markéta S, Michal J. Endocrine disruptors: General characteristics, chemical nature and mechanisms of action. A review. Med J Cell Bio. 2018; 6(4):135-9.
  5. Understanding the stress response – Chronic activation of this survival mechanism impairs health. Harvard Health Publishing. Accessed on April 11, 2021 from: https://www.health.harvard.edu/staying-healthy/understanding-the-stress-response
  6. About Thyroid Disease. Thyroid Foundation of Canada. Accessed on April 11, 2021 from https://thyroid.ca/thyroid-disease/#:~:text=It%20is%20estimated%20that%20200,many%20as%2050%25%20are%20undiagnosed!
  7. Triggiani V, Tafaro E, Giagulli VA, et al. Role of iodine, selenium and other micronutrients in thyroid function and disorders. Endocr Metab Immune Disord Drug Targets. 2009; 9(3):277-94.
  8. Severo JS, Morais JBS, de Freitas TEC, et al. The Role of zinc in thyroid hormones metabolism. Int J Vitam Nutr Res. 2019; 89(1-2):80-8.
  9. Chung HR. Iodine and thyroid function. Ann Pediatr Endocrinol Metab. 2014; 19(1):8-12.
  10. Boas M, Feldt-Rasmussen U, Main KM. Thyroid effects of endocrine disrupting chemicals. Mol Cell Endocrinol. 2012; 355(2):240-8.